Nouvelle-Zélande : le Tongariro

Je prends un peu d’avance dans la chronologie de notre voyage parce que l’article prévu aujourd’hui n’était pas tout à fait prêt. Je vais donc vous raconter nos aventures au Tongariro. C’est un peu LA rando incontournable quand on vient en Nouvelle-Zélande. 19,4 km dans un paysage volcanique (volcan actif même tant qu’à faire hein) des plus inhospitaliers et une marche réputée harassante. Le problème ? puisque c’est connu, il y a aussi beaucoup de monde. Il s’agit d’une traversée donc il est plus ou moins indispensable de réserver une navette qui bien sûr est absolument hors du prix (franchement, les tarifs pour faire 20 bornes, c’est juste du vol). Dans notre guide des super trucs à faire en Nouvelle-Zélande, l’auteur semblait traumatisé par l’expérience avec une rando en mode défilé de touristes sur 20 km. On s’est donc dit un truc fou : on allait faire l’impasse (et remplacer par un sommet tout proche mais beaucoup moins connu). Et puis, une météo capricieuse et une réduc sur la navette nous auront convaincus. Mais ça n’aura pas été sans mal !

Tongariro Alpine crossing
Au cœur du cratère

La veille, je suis super malade, je me traîne, je me dis que je n’y arriverai jamais. Le matin même, ça va un peu mieux mais il pleut et c’est très très bouché. Maintenant qu’on a payé, on y va quand même, on verra bien ce qu’ils nous racontent au moment du départ. On a choisi une navette qui vient nous chercher sur le parking de l’arriver pour nous amener au départ (vous pouvez éventuellement essayer de vous arranger avec quelqu’un qui a une voiture pour faire navette et réduire les coûts). Comme ça on prend notre temps, on arrive quand on veut, le van nous attend sagement à l’arrivée. Le temps change très vite en Nouvelle-Zélande et il paraît que la météo est souvent totalement différente une fois qu’on a passé le sommet. On profite donc du brumisateur géant offert par Dame Nature pour entamer notre balade, avec l’espoir d’un ciel radieux de l’autre côté…

Tongariro Alpine crossing
Ah le soleil néo-zélandais !

Les premiers kilomètres sont une longue alternance de pluie fine et de brouillard épais. On ne voit pas à 5m. Je ne vois pas bien où est sensé se cacher ce foutu volcan – surtout qu’ils sont deux, aussi invisible l’un que l’autre. Cette histoire me laisse perplexe… Au moins on n’a pas trop chaud et il n’y a pas franchement foule, ce qui est au fond plutôt une bonne nouvelle. L’ambiance a un certain charme, les lieux semblent entourés d’un épais mystère. Ca me donne envie de faire des photos pour immortaliser ce moment limite mystique. Je sors donc mon réflex et… plus de batterie. Je l’avais vérifiée avant de partir, je n’ai donc pas pris la peine d’amener la batterie de secours. Pour ma première grosse rando depuis des années je vais me trimbaler 3,5t de matos photo parfaitement inutile. J’en rêvais…

Tongariro Alpine crossing
Ambiance chaleureuse pour la pause photo… au téléphone bien sûr !

Après une première partie assez plate pour se mettre en jambe, on tombe nez à nez avec des escaliers. Franchement, la manie des néo-zélandais d’aménager les sentiers de rando comme des pontons au bout d’une plage, ça me sidère. J’avoue que quand on me parlait de « nature sauvage » ce n’est pas exactement ce que j’imaginais. C’est beau, hein, c’est pas ça le problème mais « sauvage » ?! A côté de mes montagnes ariégeoises, ici le moindre sentier à des airs d’autoroutes. Cela dit c’est plutôt joli et comme ça les gens ne sont pas tentés d’aller crapahuter au milieu de la végétation hyper fragile. Le risque de se perdre en cas de brouillard est également proche du néant. Il y a même des toilettes tous les 3 km. Je reconnais le côté salutaire pour la préservation de l’environnement mais j’avoue que j’ai dû mal à m’habituer quand même.

Sentier de randonnée Nouvelle-Zélande
Ici, pas de risque de se perdre !

Bref. Revenons en à nos escaliers. Ils sont longs. Je déteste les escaliers en montagne, quand ça monte trop je fais de tout petits pas, les escaliers ça tue mon rythme et ça me fait cracher mes poumons. J’avance à la vitesse d’un escargot qui aurait pris trop de Temesta, je souffle comme un buffle en train de charger : il est loin le temps où je gambadais comme un cabri entre les rochers ! Mais bon, avec un nombre incalculable de micro-pauses j’y arrive sans trop mal et même dans un temps raisonnable au fond. Plus de peur que de mal. Après 5 min de retour au plat, c’est déjà oublié et je suis donc hyper surprise quand on m’annonce que c’étaient les fameux « devils staircases » : les escaliers du diable. Finalement, c’était pas si pire.

Tongariro Alpine crossing
Le Red Crater porte bien son nom

Juste après donc, retour sur une partie plate dans un cratère. Puis re-grosse montée mais pas trop longue. En haut, magnifique vue sur le Red Crater qui a émergé du brouillard environ 2 sec pour qu’on puisse l’admirer. A peine le temps de sortir notre téléphone pour prendre 3 photos qu’il avait déjà disparu. Toujours pas de trace des sommets en revanche. On arrive au point culminant de la traversée (qui ne passe pas par les sommets des volcans, qu’on peut ajouter au parcours si on est en forme et qu’il ne fait pas un temps pourri). On entame ensuite une descente assez impressionnante sur un terrain bien pourri. Là encore, heureusement, ce n’est pas très long. Et surtout, c’est le moment de la vue imprenable sur les Emerauld lakes (lacs émeraude donc). Nouveau coup de bol : ils se dégagent juste quand on arrive dessus, avec la plus belle éclaircie de la journée, qui durera même suffisamment pour qu’on s’arrête là le temps du déjeuner.

Tongariro Alpine crossing, Emeraul lakes
Les Emerauld lakes sortis tout droit du brouillard

La couleur de ces lacs est juste incroyable. On se serait bien attardés mais la pluie menaçait de nouveau. Après quelques minutes de marche, on tombe sur le Blue lake. C’est toujours bleu, mais d’un autre bleu. Et sans surprise, c’est aussi très beau dans son genre. On ne s’arrête pas vraiment, la route est encore longue. Mais on profite quand même du mini coin de ciel bleu au-dessus du cratère pendant quelques minutes. On voit même la crête et on entraperçoit un des sommets ! On ne verra malheureusement jamais le second… Cette histoire de volcan, je pense que c’est un mythe pour attirer le touriste… ça sent fortement le complot tout ça… C’est sombre comme ambiance, limite mystique, pas étonnant que Peter Jackson ait pensé au coin pour le Mordor, il avait dû venir un jour de brouillard lui aussi. Mais n’empêche, dans son genre, qu’est-ce que c’est beau !

Tongariro Alpine crossing, blue lake
Le blue lake et la vue sur le cratère

 Il n’y a plus qu’à redescendre doucement. Tout doucement même vu que c’est quasi-plat. Le paysage change avec une végétation rase et moins de cailloux. C’est assez doux. Le brouillard revient nous tenir compagnie, il avait certainement peur qu’on prenne un coup de chaud. La descente n’en finit jamais, on ne voit rien, c’est on ne peut plus répétitif, on va dire que ce n’est pas exactement le meilleur moment de la journée. Heureusement, dans les derniers kilomètres le paysage change de nouveau et on se retrouve à longer une petite rivière dans le bush. Ce n’est pas la partie dont j’ai le plus profité vu que ma cheville foireuse commençait à me faire terriblement souffrir. Mais bon, elle a tenu plus de 15 km, pour une reprise c’est déjà énorme ! Après 19,4 km dans le brouillard on a été bien contentes de retrouver le van et de se mettre au sec et au chaud !

Tangoriro alpine crossing
Changement de décor sur la dernière partie

Finalement, le Tongariro, ce n’était pas si terrible. Si vous êtes en bonne forme physique et que vous pratiquez du sport à peu près régulièrement ça ne devrait pas poser de problème. Nous avons mis environ 7h avec une petite pause. On s’est peu arrêtés vu que le temps ne le permettait pas vraiment (sauf les nombreuses pauses pour enlever et remettre la veste de pluie bien sûr !) mais on ne s’est pas pressés non plus. C’est finalement plus long que difficile, surtout si vous faites un détour par le sommet (comptez 2h de plus il me semble). Attention toutefois, comme pour toute randonnée, soyez prévoyants : de bonnes chaussures sont indispensables, prévoyez de l’eau et de la nourriture, n’oubliez pas la crème solaire mais aussi une polaire et une veste de pluie. On peut facilement se laisser surprendre par la météo en Nouvelle-Zélande. Pensez aussi à charger la batterie de votre appareil photo… Vous n’avez plus qu’à profiter de ces incroyables paysages volcaniques et des couleurs folles des lacs et cratères. Evitez si possible les périodes les plus touristiques où l’affluence semble particulièrement importante. Malgré un côté un peu trop aménagé à mon goût et une petite frustration quand au dénivelé, une magnifique randonnée dont les paysages inhabituels nous ont charmés même (surtout ?) dans le brouillard.

Tongariro Alpine crossing
Emerauld lakes

6 réflexions sur “Nouvelle-Zélande : le Tongariro

  1. Nous aussi on a été un peu déçus par le côté « randonnée de fou hyper méga difficile » alors qu’en fait il n n’y a quasiment aucune difficulté et du coup, le temps de rando est très surestimé ! Après ça reste vraiment des paysages de fou, surtout sur la première partie jusqu’aux Emerald Lakes et on a vraiment adoré, même si l’affluence est importante, et la randonnée pas « assez » sauvage à notre goût non plus !

    Je vois que vous venez de l’Ariège, vous ne seriez pas la fille d’Annie de VacanceslePéré par hasard ??? 🙂

    J’aime

  2. Ahhh ravi de vous rencontrer (virtuellement), votre mère nous parlait de vous en commentant notre blog, alors que nous étions en Asie. On espère qu’elle va bien, on n’a plus trop de nouvelles depuis ? Merci encore d’être passé sur notre page 😀 Votre blog est également très bien fait et nous a rappelé de beaux souvenirs 🙂

    J’aime

Vos retours sont les bienvenus