Road trip en Nouvelle-Zélande : l’aménagement du van

Comme on l’a vu, l’achat d’un van en début de saison estivale s’est avéré épique. Mais on y est arrivés, tant bien que mal. Nous voilà donc en possession d’un van acheté sur un coup de tête (ou de ras le bol) et dont on n’est pas sûrs qu’il ne cache pas de mauvaises surprises. Direction un garage pour le faire inspecter et savoir à quoi s’en tenir. Je vous jure, je suis stressée comme si j’allais passer un examen important. A vrai dire je n’ai jamais été stressée par les examens, même le bac m’a laissée royalement indifférente (sans doute un peu trop, mais c’est une autre histoire) donc la comparaison n’est pas bonne. Mais vous voyez le principe, j’ai l’impression que ma vie se joue sur ce rendez-vous.

Toyota Hiace 1997
Notre van « coup de poker »

Le garage a bonne réputation, il paraît qu’ils sont très tatillons, ce qu’on va bientôt pouvoir constater par nous-mêmes. J’avoue ne pas être particulièrement confiante… Quand le garagiste voit l’état de saleté de notre van, il est affolé mais finalement, après inspection, la carrosserie est en bon état. On commence à respirer un peu. Côté mécanique, ça commence bien aussi. Au moment de vérifier l’huile, ça se gâte un peu. Le mécano fait une drôle de tête et semble perplexe. Finalement il y a une micro fuite et il nous conseille de ne pas y toucher puisqu’elle n’est pas gênante. La jauge de température est cassée mais il ne pense pas que ça cache de problème majeur même s’il n’a aucun moyen de vérifier. Il nous conseille d’essayer de la faire réparer avant d’acheter mais vu qu’on est déjà à 3/4 propriétaires, on va la laisser telle quelle. Finalement le verdict est plutôt positif : à part cette histoire de jauge la bête semble fonctionnelle et même en étonnamment bon état pour son âge et vu l’absence totalement de marque d’entretien. Un peu cher pour un van non aménagé mais pas une grosse arnaque non plus. Il n’y a aucun travaux urgents à entreprendre. Bon, c’est sûr, on aurait préféré qu’on nous dise qu’on avait fait une super affaire mais ça va, on ressort rassurés. On se paie un bon goûter pour fêter ça.

Maintenant qu’on sait que petit van est en état de rouler, il ne nous reste qu’à l’aménager. Karl, le monsieur rencontré dans la rue qui nous a proposé de l’aide semble toujours prêt à nous consacrer son week-end. Malheureusement il s’est embrouillé dans les jours et ne sera libre que dimanche. Et comme en plus mon téléphone décide de ne plus fonctionner le samedi, on n’arrivera à le retrouver qu’aux alentours de midi. Je ne vous raconte pas le stress à l’idée de tout faire en 1/2 journée alors qu’on nous a dit qu’il en fallait 3… Mais en attendant, on se lance dans de grands travaux de nettoyage parce que là, ce n’est vraiment pas possible. Le van est couvert de toiles d’araignées. Ici tous les vans ont un petit nom. Le notre s’appellera Spider. A l’intérieur il y a bien 2 cm de terre sur le sol, des traces bizarres sur les murs, les sièges font des nuages de poussière et on retrouve même du blé. Je songe sérieusement à planter des plantes à même le sol et de prendre une ou deux poules avec nous. Après 2h à le récurer au jet et autant à passer l’éponge dans les moindres recoins, il n’a toujours pas l’air propre mais au moins, il n’a plus l’air trop sale. On s’en contentera.

nettoyage van
Un coup de jet et le voilà rutilant… ou presque !

On voudrait passer notre van self-contained – une certification qui prouve qu’on est autonomes en eau et permet de dormir dans de nombreux campings gratuits. On commence donc par acheter les bidons de 25l indispensables pour l’obtenir. Après 3 magasins de bricolage, on les trouve enfin ! On se renseigne aussi sur les tailles des caisses de rangement pour voir à peu près ce qu’il est possible de faire. J’avoue qu’on ne sait pas trop par où commencer. Idéalement on voudrait donc une installation self-contained (en gros 2 gros bidons et un évier) dans la « cuisine » à l’arrière (perso je l’aurais mise à l’avant pour les jours de pluie mais ne chipotons pas), un lit qui se replie en banquette (genre clic clac ou juste banquette en deux parties qui s’emboîtent), du rangement dessous, une tablette amovible pour nous servir de table/bureau. C’est à peu près tout. D’après Karl c’est tout à fait possible dans le temps dont on dispose. Ah ? Ca nous paraît compliqué mais bon, écoutons le spécialiste.

Aménagement van
Karl en plein travail

Il nous accompagne faire les courses. Comme on dispose de peu de temps et qu’on n’est là que pour l’été, on n’isole pas le van : on laisse le sol brut. « Esprit industriel pour ce van avec son sol en métal bleu patiné par les années » Pour la cuisine, on pose une planche avec des pieds au-dessus des bidons, on fait un trou pour l’évacuation de l’évier, et voilà ! Ca laisse de la place pour poser un petit gaz de camping et de l’espace de rangement pour des caisses qu’on empilera (on n’a pas fait d’étagères) : simple et efficace ! Pour le lit, on doit admettre qu’on ne s’est pas très bien compris et qu’on n’a pas de suite compris qu’on ne s’était pas compris. Donc finalement, au lit d’un lit qui se replie en banquette, on aura un lit-coffre. Une partie fixe et une qui se relève pour accéder à l’espace de rangement dessous. Avec notre accord il nous fait un petit lit pour qu’il reste de l’espace autour. On a donc un lit plus ou moins une place, 180×100, qui ne se rabat pas mais permet de stocker pas mal de choses dessous. Ce n’est pas ce qu’on avait imaginé mais on fera avec. De toute façon on est petits et on dort collés, c’est largement assez grand pour nous. Il est assez haut ce qui fait que ce n’est pas super confort de s’asseoir dessus, on est un peu proches du plafond, on n’y a pas pensé assez tôt, sinon on aurait pris des caisses de rangement plus basses. Trop tard.

On laisse finalement tomber l’histoire de la tablette. Le lit est à bonne hauteur si on s’assied sur la roue ou derrière les sièges avant, il nous reste un bout de planche qu’on peut poser sur le cadre du lit, ça fera office de table. Du coup on se retrouve à manger chacun à un bout du van, ce que je trouve plutôt marrant vu le peu d’espace dont on dispose. Les travaux sont finis, ça aura pris à peine 3h. Karl ne nous a pas « aidés », il a tout fait, on l’a plus encombré qu’autre chose. Il s’excuse même de ne pas avoir fait quelque chose de plus abouti et d’avoir dû se contenter de « basique mais fonctionnel » faute de temps. Honnêtement pour 3h de boulot et 300$ de matériel, je trouve qu’on s’en sort super bien. Tout le monde nous avait dit qu’il nous demanderait de l’argent, franchement les gens avaient finis par me faire douter. Mais non, il y a des gens VRAIMENT gentils. Il a accepté une demie assiette de riz en une bière en échange de son aide. On est tombés sur une perle. Rien que pour ça, la galère du van valait le coup.

Waiwera depuis le van
On est quand même pas mal là…

Pour l’éclairage, on achète des LED à piles. A part un matelas et les accessoires divers et variés dont on pourrait avoir besoin, je crois bien qu’il ne nous manque plus rien : une journée de courses et on va pouvoir prendre la route. C’est le moment de vous dire que les courses pour « meubler » un van, c’est interminable. Matelas, oreillers, draps, vaisselle, rideaux… Il manque toujours un truc, on ne trouve pas toujours ce qu’on veut, pas la bonne taille, pas beau, trop cher… Bref, c’est tout sauf une partie de plaisir. On passe 3 jours à écumer les zones commerciales pour essayer de trouver ce qu’il nous faut. On en profite pour faire les magasins de bricolage et plomberie pour le self-contained qui s’avère bien plus galère qu’on l’aurait cru, mais ce long récit sera pour une prochaine fois (on attend le happy end pour vous raconter). Finalement, on finit par trouver notre matelas et le nécessaire au départ. Un mois après on n’a toujours pas de rideaux et on meurt de chaud dès 07h30, mais c’est un détail. On peut profiter du lever de soleil sur la mer pour notre première nuit en van et ça, ça n’a pas de prix : le bonheur. Le voyage peut enfin commencer.

Toyota Hiace
Premier lever de soleil depuis notre nouvelle maison

6 réflexions sur “Road trip en Nouvelle-Zélande : l’aménagement du van

  1. Je l’attendais avec beaucoup d’impatience cette suite de l' »opération Spider » ! J’ai adoré ton récit et le résultat est top, ça donne envie… Quelle chance en effet d’être tombés sur une personne comme Karl. Et oui, les gens vraiment gentils existent encore, ce qui me ravit et me rassure sur l’espèce humaine (voir mon article sur la gentillesse de la semaine dernière : https://teatimedelicatessen.com/2017/12/12/paddington-2-ou-la-gentillesse-enfin-remise-a-lhonneur/). Biz et bonne route. Et bonnes fêtes !

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    1. Les gens sont adorables ici dans l’ensemble mais là c’est vrai qu’on a vraiment eu beaucoup de chance. Je vais aller lire ton article, je ne suis pas trop les nouveautés en ce moment. Bonnes fêtes à toi aussi.

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