Acheter un van en Nouvelle-Zélande : nos conseils

Il y avait longtemps qu’on ne vous avait pas parlé de notre regretté Spider. Je vous ai déjà dit qu’on dormait vachement mieux dans un lit 1 place avec un matelas pourri que dans notre T2 ? Bon, mon dos est heureux d’avoir retrouvé un vrai matelas mais n’empêche, moi qui avais peur de la promiscuité, je me rends compte que ça nous allait à ravir ! Même si à 2 dans un appart parisiens on ne risque pas de se perdre non plus. Bon par contre l’inconvénient c’est que le paysage devant la fenêtre ne change pas beaucoup et les chances d’êtres réveillés par le soleil sont assez limitées. Bref, revenons-en à notre petit van. On s’est dit qu’on allait essayer de vous faire un résumé des infos glanées ici et là. Evidemment, à aucun moment je n’ai songé à faire des photos pour aller avec cet article, je vais donc faire avec ce que j’ai sous la main…

Road trip nz
Perdus au milieu de nulle part

Le type de véhicule

Quand on part, la première grande question, c’est le choix du type de véhicule. Voiture ? Van ? Camping car ? Pour nous (pour moi en tout cas) ça a de suite été une évidence, question de tarif et de confort. Certains optent également pour le stop ou les transports en communs. Il est assez facile de se renseigner sur les différentes options avant de partir, beaucoup d’articles ayant été écrits sur le sujet. C’est un point à réfléchir un peu à l’avance pour avoir au moins une 1° idée de ce qu’on cherche.

Reste ensuite la 2° grande question : achat ou location ? On considère que ça vaut le coup d’acheter à partir de 3 mois de voyage. Pile le temps qu’on avait prévu, on ne peut pas dire que ça nous ait beaucoup aidés à choisir. A vrai dire, financièrement ça vaut même le coup avant mais ça bouffe énormément de temps et d’énergie, ressources on ne peut plus précieuses elles aussi. On était initialement partis sur de la location pour des raisons avant tout pratiques : la possibilité de commencer le voyage de suite, peu de démarches, une bonne assurance en cas de pépin mécanique (et ça, quand on n’y connaît rien, c’est bien).

Sauf que très vite on a compris que louer ça coûtait cher, très cher, surtout quand on est là en plein été. Pour un van il fallait compter 9000$ sans l’assurance et les accessoires divers et variés. On a trouvé des breaks aménagés à partir de 7500$ (à peu près dans la gamme qu’on voulait, on doit pouvoir trouver un brin moins cher avec un équipement plus restreint). Bref, il fallait qu’on vende un rein chacun pour se le permettre. Je n’envisage pas une seconde de passer 3 mois dans un pays hyper pluvieux sous la tente, ni de dormir dans le coffre de ma voiture. Retour à la case achat donc.

Van nouvelle-Zélande
Poubelles sur roues

Ce qui nous amène à la question suivante : acheter vide ou aménagé ? Sans surprise, on est partis sur un van aménagé. On n’est pas spécialement bricoleurs, on ne se balade pas à l’autre bout du monde notre perceuse à la main et on n’a pas des semaines devant nous donc bon, aménager ça nous paraît compliqué. On fait au plus simple. Et une fois de plus, qui dit plus simple dit plus cher.
On a visité pas mal de poubelles vans, vieux, chers et pas spécialement au top de l’aménagement. On a vite dû se rendre à l’évidence. Il fallait soit augmenter le budget, soit baisser nos exigences, soit acheter vide. Et c’est ce qu’on a fait. Avec un peu d’aide, heureusement. Ca s’est finalement très bien passé. On vous raconte notre recherche de van ici et l’aménagement . Vous devriez y trouver quelques infos utiles. Et pour le cas particulier du self-contained / pas self-contained, l’article est (alerte spoiler, on dit oui mais ça coûte plus cher).

Essence ou diesel : là c’est toi qui vois. Financièrement, ça revient sensiblement au même, le diesel est moins cher à la pompe mais il y a une taxe au kilomètre qui s’achète à l’avance, à la Poste, par tranche de 1000 bornes et qui compense la différence.
Pareil pour la boîte auto ou manuelle, c’est toi qui le sens (j’avoue que moi qui adore les manuelles, j’ai apprécié la boîte auto pour ma 1° avec la conduite à gauche). Sur les 2 derniers points on a juste pris ce qu’on a trouvé. Déjà qu’il n’y a pas un choix démentiel quand on n’a pas un budget illimité, faut pas non plus trop en demander.

Dans l’ensemble, je dirais qu’il faut avoir une idée de ce qu’on cherche et des points essentiels sur lesquels on ne veut pas rogner (pour moi un minimum d’espace, pouvoir me faire un thé au sec les jours de pluie et c’est à peu près tout, pour Ben un petit budget et un van qui ne soit pas trop une antiquité). Définir un budget et ce qu’on voudrait dans l’idéal mais rester assez souple et s’adapter à ce qu’on trouve. Surtout si on est deux, bien parler avant de ce qu’on veut ou ne veut pas pour éviter les prises de tête dans le stress du moment.

Aménagement van
Karl en plein travail

Attention aussi à l’utilisation que vous allez faire de votre van. Est-ce que vous comptez faire beaucoup de kilomètres ? (a priori oui), est-ce que vous prévoyez de faire des randonnées éloignées des routes goudronnées ? (dans ce cas le 4×4 est peut-être à envisager même si à vrai dire il ne nous a pas manqué), est-ce que vous allez vivre dedans à l’année ? Si la réponse est oui, attention à l’équipement de votre van, que vous l’achetiez aménagé ou que vous vous le fassiez vous même il doit être bien isolé si vous prévoyez d’y dormir en hiver. Pouvoir cuisiner à l’intérieur serait également un énorme plus. Et si vous envisagez de passer l’année sur les routes à enchaîner les freecamps je vous recommande chaudement une seconde batterie et une installation électrique pour recharger vos appareils et pouvoir utiliser un chauffage d’appoint. Une douche pourrait aussi s’avérer bien utile.

Quelques conseils

Si comme nous tu n’y connais rien en mécanique, voici quelques menus conseils que nous pouvons te fournir. Conseil de flemmard, si tu le peux, trouve-toi un pote mécano qui peut venir pendant les visites, quitte à lui filer 10$ et une bière en échange, avec un peu de chance il y en aura un qui traîne dans ton auberge de jeunesse. Si tu n’as pas ça sous la main, passe au plan B : tente de faire illusion.

A défaut de pouvoir vérifier l’état d’un van si tu n’y connais rien, tu peux toujours vérifier 2/3 points.
Les pneus. En Nouvelle-Zélande ils sont lisses sur quasi tous les vans. Si le mec te dit que c’est bon et que ça passe le WOF sans problème alors qu’ils sont tellement usés qu’on ne voit même plus qu’il y a eu des rainures, tu peux commencer à te méfier (même s’ils font tous ça).
Saute sur le marchepied pour vérifier que les amortisseurs fonctionnent encore et ne couinent pas.
La rouille. Point essentiel pour le WOF. En gros, il ne doit pas y avoir de rouille sur les parties du van que tu ne peux pas remplacer. Pas besoin de s’y connaître : s’il y a de la rouille et que ce n’est pas une pièce qui se démonte, pas bon. Jette aussi un coup d’œil au moteur : déjà ça fait sérieux, et puis s’il y a de la rouille, c’est pas terrible non plus (pareil sous la voiture).

Toyota Hiace 1997
Notre van « coup de poker »

Tant que tu en es au moteur, profites-en pour vérifier les niveaux : huile en priorité, eau dans le moteur (avant d’essayer le van donc puisqu’il faut qu’il soit froid), liquide de frein… Dans l’ensemble c’est facile, il y a un trait pour les niveaux et pour l’eau c’est le bouchon avec attention marqué en gros partout (pour ne pas se cramer quand le moteur est chaud justement) et ça doit être plein quasi à ras bord. Si tu as un doute, fait un petit check sur Google avant de partir pour réviser tes classiques, ça risque de te servir.

A vérifier également, les lumières. Phares, clignos, stop. Vérifie aussi le klaxon, ne serait-ce que pour le plaisir de te faire entendre. Regarde si les jauges semblent fonctionner et s’il n’y a pas de voyant bizarre qui s’allume (notre jauge de température était complètement folle, franchement c’est pas hyper rassurant). Vérifie également les éléments intérieurs : vitres, chauffage, clim, radio, plafonnier, allume-cigare. En van, l’allume cigare est souvent la seule source d’électricité, s’il est mort une galère infinie pour recharger ton téléphone s’annonce. Tous ces éléments ne sont pas essentiels mais si tout fonctionne, c’est quand même bon signe.

Le détail qui tue. Regarde le siège conducteur. S’il n’est pas trop défoncé, c’est que son propriétaire en a pris un minimum soin. S’il a fait attention à s’aider de la poignée pour monter et ne pas endommager la mousse, on peut supposer qu’il aura fait aussi attention au reste de son véhicule. Ce n’est bien sûr pas une science exacte mais disons que ça fait partie des petits signes. Ci-dessous, notre van à l’achat. Si tu lis nos aventures, tu sauras donc qu’on te conseille essentiellement de ne pas faire comme nous, même si ça nous a réussi.

Nettoyage van
Y’a du boulot !

Teste le van. Mais avant, puisqu’on est posés depuis un moment à faire le tour du propriétaire, va voir dessous s’il n’aurait pas perdu un peu d’huile pendant qu’on blablatais (sait-on jamais). Ensuite conduis-le. Malmène-le un peu au besoin avec de gros démarrages en côte. C’est dans une rue hyper en pente qu’on s’est rendu compte que le frein à main du van qu’on testait était mort. Ca va être ta voiture et ta maison donc il faut que tu sois à l’aise au volant. Si vous êtes deux, n’hésitez pas à le tester tous les deux et à comparer vos impressions. Tu penses qu’un truc déconne ? (genre voiture qui fait plus vieille que ce qui est indiqué, boîte de vitesse qui coince, frein à main faiblard, freins pas très réactifs…) : dis-toi que tu as probablement raison. C’est la foire à l’arnaque le marché du van, surtout avant l’arrivée de l’été. Si tu as un doute, c’est certainement pas bon signe. N’oublions pas quand même que ce sont des vieilles machines qui ont bien servi et pèsent leur poids donc il ne faut pas non plus s’attendre à la réactivité d’une voiture de sport hein.

La partie mécanique/entretien étant passée, reprends du temps pour faire le tour du van. S’il est aménagé, pose-toi dedans, ouvre les tiroirs/coffres/autres trucs de rangement, mets-toi à l’aise. Regarde comment il est aménagé en essayant d’occulter la déco et les accessoires. Est-ce que le matelas a l’air potable ? S’il est self-contained, vérifie qu’il soit bien aux nouvelles normes (toilettes accessibles même le lit déplié, évent, siphon coudé, pour ne citer qu’eux). La carrosserie ne doit pas être percée pour que le van puisse passer le WOF, attention donc à la manière dont les meubles ont été fixés. Bref, fais comme si tu visitais un appart : touche à tout et fait comme chez toi.
Essaie de ne pas te laisser avoir par la déco (qui n’est souvent qu’un cache-misère, aussi agréable soit-il) et les accessoires (tout vient du Wharehouse et ne coûte que quelques dollars). Ne perds pas de vue que si ce sont de petits plus, ce n’est pas vraiment ça qui doit déterminer un investissement aussi important, d’autant plus que ce sont des points assez faciles à améliorer par toi-même.

Waiwera depuis le van
On est quand même pas mal là…

Avant de repartir, re-vérifie s’il n’y a pas eu de déperdition d’huile ou d’eau pendant que tu finissais ta visite (je dis ça parce que quand le notre se mettait à déconner c’était généralement après avoir roulé un peu et fait un créneau, sait-on jamais, au cas où ce ne serait pas si rare…). Demande également à voir les papiers du véhicules : facture pour la vidange et autres travaux, WOF (attention, on a vu des vans avec une vignette sur un pare-brise mais un WOF refusé), etc…
Et là, attention. Fais bien gaffe à la manière dont le mec te vend le truc. Si par hasard il ne détournerait pas la conversation pendant que tu feuillettes tout ça. Genre je te pose 1000 questions pour que tu ne regardes pas trop ce que tu as dans les mains. Il y a des spécialistes de l’entourloupe. On en a rencontré un, franchement, c’était tellement énorme que je me suis mise à admirer sa technique d’entubage de compatriote fraîchement débarqué. On a même eu droit au couplet « ce van c’est un peu mon bébé mais je dois m’en séparer parce qu’avec ma copine on va avoir un vrai bébé maintenant » (larme à l’œil et tout). Ca n’a pas trop fonctionné côté émotion mais on a bien compris le truc : vendre une jolie histoire qui fait que tu t’apitoies sur le sort du vendeur au lieu réfléchir à ce que tu achètes. On a failli se faire avoir.

Dernière chose et pas des moindres : quoi que tu décides d’acheter, fais un pré check dans un garage. Si tu n’y connais rien et qu’un van t’intéresse vraiment, un contrôle technique ne fera pas de mal. Il faut certes lâcher quelques dollars (une centaine en gros si mes souvenirs sont bons) mais ça vaut le coup de savoir où on met les pieds quand même.

D’après notre expérience, évite d’acheter à un français, ils pratiquent des tarifs exorbitants et sont dans l’ensemble hyper malhonnêtes. Les allemands ont également la réputation de bien gonfler les prix. Préfère autant que possible acheter à un local, pour ça, Trade Me (le bon coin kiwi) est ton meilleur allié. Evite à tout pris le marché du van d’Auckland. Si tu veux faire des économies, sors d’Auckland, soit en prenant un avion pour commencer direct par le Sud avec Christchurch, soit en prenant un train pour une ville proche comme Hamilton par exemple. Dans les 2 cas, tu pourrais bien gagner jusqu’à 30% à l’achat (et bien sûr si tu le peux, revends au prix fort à Auckland en repartant). Les tarifs augmentent beaucoup de novembre à janvier en gros. C’est donc la période où il vaut mieux éviter d’acheter mais où il est conseillé de revendre.

nettoyage van
Un coup de jet et le voilà rutilant… ou presque !

Pour la revente, nous avons peu de conseils à te donner : s’y prendre un peu à l’avance, pour essayer de ne pas trop y perdre, privilégier Auckland ou à défaut les grandes villes, regarder ce que propose la concurrence et proposer un prix décent.  Evidemment, plus il sera joli, bien décoré, bien équipé, plus il se vendra cher (beaucoup de gens se contentent très bien des apparences). Faire un gros coup de ménage/rangement avant est un gros plus. Faire les petits travaux d’entretien fait toujours plus sérieux. On a axé nos conseils sur la Nouvelle-Zélande puisque c’est ce qu’on connaît mais je pense qu’en général ils sont transposables à peu près n’importe où.

Souvent, un van est négociable (un peu). En revanche l’été la concurrence est rude et ça part vite. Hors saison il y a plus de de marge de manœuvre. Maintenant qu’on t’a dit tout ce qu’on savait (pas grand chose donc, mais en beaucoup de mots), tu es paré pour l’aventure. Tu n’as plus qu’à trouver ta maison sur roues et partir manger des kilomètres. On est un peu jaloux, on avoue. Mais surtout au moment du l’achat, n’oublie pas que quoi qu’il arrive, un vrai kiwi trouvera toujours que tu as payé trop cher… Sache-le, c’est une loi universelle du tourisme local. Sur ces belles paroles, on n’a plus qu’à te souhaiter un bon voyage.

Van Toyota Hiace
Freecamp avec vue

5 réflexions sur “Acheter un van en Nouvelle-Zélande : nos conseils

  1. Super intéressant cet article !! J’ai prévu de passer 1 mois/1 mois et demi en NZ, donc je pense que je vais peut-être plutôt opter pour la location… au début, je partais pour une voiture et dodo en tente ou dans la voiture, mais c’est vrai que le van permet une meilleure isolation et sur un long voyage, c’est quand même plus confort ! Merci pour les conseils !

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    1. Après ça dépend vraiment des gens, il y en a qui font aussi un mix voiture/tente/auberge de jeunesse. Côté budget ça peut être avantageux. Ca dépend pas mal de chacun, mais j’avoue que pouvoir cuisiner dans le van et se mettre à l’abri au besoin j’ai trouvé que c’était un gros plus. Les prix des locations sont très variables, si tu pars légèrement hors saison je pense qu’il y a moyen de bien s’en tirer côté prix. J’ai hâte d’en savoir plus sur ton voyage !

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      1. Merci ! On a prévu d’y passer au cours de notre « tour du monde » (départ en septembre) donc on y sera vers juillet-août, je ne sais pas si c’est considéré comme la haute saison étant donné que c’est l’hiver ? Je pense aussi qu’après presque 1 an de voyage en tente en dormant à droite à gauche, on sera peut-être content d’avoir un « chez nous » dans un joli van 🙂

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  2. Hello, merci pour ces précieux conseils pour des personnes non mécanos comme moi également :). Je souhaiterais partir également 3 mois en NZ à partir de février. Je me demandais donc niveau tarif combien vous aviez payé votre joujou et combien vous avez réussi à le revendre ? 🙂 et à quelle période ? Merci à vous.

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    1. On l’a acheté 3500$ vide début novembre à des fermiers en banlieue d’Auckland et revendu 4500$ équipé fin janvier (on a payé environ 800$ pour l’aménagement et 450 pour changer les pneus soit une vente sensiblement au prix de revient). La plupart des vans aménagés étaient au dessus de 5000$. Les prix grimpent en été. Apparemment février c’est encore assez cher mais les prix rebaissent après, ils sont au plus bas vers le mois d’avril et l’idéal pour revendre serait novembre ou décembre a priori. Vous devriez y être en basse saison, donc pas le moment où ça bouge le plus mais de toute façon c’est toujours plus rentable qu’une location. Pour l’hiver pensez quand même à prévoir une bonne isolation, ca augmente un peu les frais mais c’est indispensable vu les températures ! N’hésitez pas si vous avez d’autres questions. Bon voyage, ca doit être magnifique en hiver !

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